30 juin 1559 : mort accidentelle du roi Henri II

Le roi Henri II est blessé mortellement d’un coup de lance que lui donne Montgomery, dans un tournoi. Ce prince, qui avait déjà couru plusieurs lances dans un tournoi qu’il donnait à l’occasion du mariage de la princesse Elisabeth sa fille avec le roi d’Espagne, voulut en rompre une dernière avec le jeune Montgomery.

 

Gabriel de Lorges, comte de Montgomery
Gabriel de Lorges, comte de Montgomery

Celui-ci s’en défendit à plusieurs reprises, se rappelant peut-être que son père avait autrefois manqué de tuer François Ier dans une fête, le 6 janvier 1521 ; mais voyant que Henri II commençait à s’indisposer de son refus, il entra enfin en lice, « et dans la course, sa lance rompit en la visière du roi si rudement, dit d’Aubigné, que la morne se décrocha de la haute pièce, et que la visière levée en haut, le contrecoup donna dans l’œil. »

Le roi mourut le 10 juillet suivant de cette blessure, et défendit en mourant que Montgomery fût inquiété, ni recherché pour ce fait en aucune manière. Après cette sinistre aventure, Montgomery alla voyager en Italie et en d’autres pays, jusqu’au temps des premières guerres civiles, qu’il revint en France, et s’attacha au parti protestant, dont il devint un des principaux chefs. Ayant été pris au siège de Domfront, il fut amené à Paris, enfermé à la Conciergerie, dans la tour qui porte encore son nom.

On instruisit son procès, et il périt sur l’échafaud le 26 juin 1574, chargé de tous les maux que la mort de Henri II avait causés à l’Etat, plutôt que de son propre crime : « car pour celui de lèse-majesté, dont on l’accusait, dit le président Hénault, il ne pouvait en être recherché, après les édits de pacification déjà donnés en faveur des protestants, et surtout après la dernière amnistie ; mais il fallut accorder cette satisfaction à la passion de la régente [Catherine dé Médicis], qui voulait, à quelque prix que ce fût, la mort d’un homme qui lui avait enlevé le roi son époux. »

 

Tournoi durant lequel Henri II fut mortellement blessé. Gravure du XVIe siècle
Tournoi durant lequel Henri II fut mortellement blessé. Gravure du XVIe siècle

 

Ses enfants, par le même arrêt, furent déclarés roturiers ; ce qui lui fit dire cette belle parole en mourant : « S’ils n’ont la vertu des nobles pour s’en relever, je consens à l’arrêt. »

 

(source : France-pittoresque.com

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